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Bataille de la Sambre - A la Belle-Motte, pour l'amour des nôtres.

À la Belle-Motte, pour l’amour des nôtres

Un 101e anniversaire des combats sanglants de la Sambreforcément moins grandiose mais tout aussi émouvant. C’était dimanche…

·       Pierre WIAME


La météo enjouée de ce dimanche matin, faisant briller bois et campagnes à perte de vue, donne à penser que la guerre ne devrait jamais exister. Le vent ébouriffe les arbres dans un bruit de lame de mer tandis que le soleil, transperçant leurs feuillages, enveloppe les croix blanches d’une lumière phosphorescente, de menthe à l’eau. Pour compléter le tableau, il y a des militaires, des officiels et la musique claquante d’une harmonie de cuivres, l’Harmonie royale l’Union de Fraire.

Il y a 101 ans, il faisait peut-être aussi beau, «les blés allaient se moissonner bientôt» chante Pierre Bachelet. Mais, en dépit de la lumière, ce fut l’enfer. Les 21, 22 et 23 août de l’été 1914, plus de 800 000 hommes, des Français, des Belges et des Allemands, vont s’affronter dans une lutte sans merci. Un combat sauvage et sans pitié qui tue les hommes comme des mouches.

Cette désespérante et fracassante entrée en guerre est archi-connue, archi-rabâchée. Le centenaire de cette tragédie apocalyptique, l’an dernier, a tout redit de ce qu’on savait déjà, en y mettant un faste inédit, en l’augmentant d’une dimension internationale, en le déclinant sous tous les modes.

Ce fut une grandiose célébration de la paix, à préserver coûte que coûte, et un appel lancé aux belligérants de par le monde.

Pourquoi, ce dimanche encore, après tout cela, a-t-on encore ressenti de l’émotion? Parce que les morts d’ici, fauchés en pleine jeunesse, font écho aux morts d’ailleurs. Parce que la guerre, qui ne devrait jamais exister, existe bel et bien, à des milliers de kilomètres de la Belle-Motte, malgré nous, malgré l’Europe réconciliée et en paix. Et qu’elle existera sans doute encore et toujours.

Dans un décor solennel planté par les hymnes nationaux et une haie de drapeaux fièrement arborés, les discours rappellent l’horreur de 1914 et la relient au monde d’aujourd’hui.

Le bourgmestre d’Aiseau-Presles, Jean Fersini, voit des nations «qui bafouent les libertés les plus fondamentales, piétinent les principes d’égalité et crachent sur leurs frères, au profit de leurs religions ou de leurs croyances…»

Clément Tahir, au nom de la Jeunesse, livre un chiffre glaçant: en France, la Grande Guerre a fait périr 27% des hommes âgés de 18 à 27 ans. «Le patriotisme dit-il encore, c’est toujours l’amour des siens, pour reprendre la formule de Romain Gary, qui n’a rien à voir avec le nationalisme qui est la haine des autres». Et dans l’Europe de 1914, tous les nationalismes, écorchés et à vif, avaient envie d’en découdre.

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À la tribune, Clément Tahir, au nom de la Jeunesse, ravivant le nécessaire devoir de mémoire du sacrifice des 4 060 morts de la Belle-Motte.

 

Puis, il y a eu le discours de Marie-Christine Butel, consul général de France à Bruxelles: «Avec sans doute plus de 27 000 morts, le 22 août 1914 restera la journée la plus meurtrière de toute l’Histoire militaire française. C’est peut-être ici, à ce moment-là, que l’on change véritablement et définitivement de siècle» dit-elle.

Une délégation allemande de la ville de Braunschwing est présente, comme l’an passé, signe évident d’une mémoire désormais partagée par tous, désormais apaisée. «L’Allemagne en particulier qui a fait tellement souffrir les peuples européens doit assumer ici une responsabilité spécifique» dira la maire de cette ville de Basse-Saxe.

Il s’agit à présent de cultiver cet héritage commun du souvenir de ce terrible conflit mondial, afin qu’il puisse servir d’exemple ailleurs, idéalement. Quand on entend souffler le vent dans les arbres couronnant la nécropole, quand on contemple la lumière d’août s’y infiltrer joyeusement, il est toujours permis de rêver.

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Manon,  7 ans, parraine une tombe, y déposant une rose au souvenir de François Letallec, mort pour la France le 22 août 1914.

VITE DIT :

Une tombe, une rose :

Cette année quelques cinq cents tombes de soldats ont encore été parrainées par des enfants. Pendant quelques instants, on les a vu aller déposer une rose rouge ou blanche au pied d’une des croix blanches. Un moment toujours très émouvant.

La force des générations :

De Clément Tahir, orateur : Commémorer, c’est renouveler le patriotisme, celui qui unit, celui qui rassemble, qui n’écarte personne au-delà des parcours, des croyances, des origines, et des couleurs de peau, c’est saisir la force des générations qui nous ont précédés afin de faire des leçons de vie pour les suivantes.

L’ennemi invisible :

La Consule de France à travers sa causerie permet d’imaginer ce que ce fut en 1914 : ils chargent à la baïonnette et montent à l’assaut comme sous l’Empire en se tenant bien droit, bien visibles dans leurs uniformes de couleurs, veste bleue et pantalon rouge garance. Offensives après offensives, ils se font faucher les uns après les autres par le tir des mitrailleuses d’un ennemi qu’ils ne voient sans doute même pas. L’armée française vit ici, en Belgique, les heures les plus sanglantes de son Histoire.


Date de création : 09/05/2017 @ 09:11
Dernière modification : 09/05/2017 @ 09:46
Catégorie : Bataille de la Sambre

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